Le projet cinéma

En 1997, je travaille pendant quelques mois dans une société de production de documentaires qui est en train de réaliser un film en Sibérie sur l’extraction d’un mammouth du permafrost.

Voyant les images de l’expédition arriver au fur et à mesure, je me dis qu’il y a là une histoire de fiction extraordinaire à écrire, à condition de faire revivre le mammouth. Mais impossible de refaire Jurassic Park, avec la chaîne d’ADN conservée… j’invente donc un enfant chaman, Irineï : par ses pouvoirs de connexion avec les mondes invisibles, il fait redescendre le Grand Esprit du Mammouth dans le corps de chair du mammouth qui va être extrait du permafrost par les paléontologues américains… et ainsi, lui redonne vie.

J’écris une histoire sur une trentaine de pages (en langage cinéma on appelle ça un « traitement ») et je l’envoie aux producteurs. Mais personne n’en veut… pour deux raisons: d’abord parce qu’en 1997 on n’a pas les effets spéciaux qu’on a maintenant et que créer un mammouth en 3D est très compliqué. Ensuite parce qu’on ne parle pas encore d’écologie, de destruction de la nature et des animaux… ce qui hélas est le cas aujourd’hui et fait d’Irineï une histoire très ancrée dans la réalité actuelle.

Je laisse donc dormir le mammouth pendant près de vingt ans… et j’en fais un roman jeunesse, qui trouve un éditeur.

Mais je n’abandonne pas mon idée de départ: faire un film… Alors, avec mon co-auteur Sébastien Drouin, nous passons quelques mois à écrire le scénario. Cette adaptation est un travail très difficile, car il faut faire rentrer deux tomes de roman ( 2 X 300 pages) dans 120 pages de scénario, qui est un format très différent, beaucoup plus aéré. Nous gardons l’essentiel de l’histoire et surtout son message: le respect de la Terre et tous ses habitants, humains et non-humains… et l’ouverture à l’autre, à la différence, aux cultures ancestrales qui ont gardé ce lien avec la nature que la civilisation occidentale perd malheureusement de plus en plus.

Ce scénario est actuellement à l’étude chez des producteurs intéressés par l’histoire et son message écologique, soit pour un film « live », soit pour un film d’animation…

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